Il y a 100 ans jours pour jour, des milliers de Nazairiens accompagnaient le catafalque d’un de leurs héros : Henri Gautier (10 avril 1865- 4 février 1925). Ouvrier chaudronnier, il a milité toute sa vie pour la classe ouvrière.
Dès 1901 il crée à Méan, la 1ère Maison du Peuple de France. En 1904 il en fonde une autre à Saint-Nazaire, l’Égalité, dont il est gérant on y trouve: la Bourse du Travail, une imprimerie coopérative, la rédaction du « Travailleur de l’Ouest », une coop ouvrière de consommation, la Ruche…
Hiver 1906-1907, c’est la grande grève de l’industrie de la chaussure à Fougères. Pour permettre au mouvement de tenir, Henri Gautier organise, avec la CGT du rail, le transport des enfants des grévistes de Fougères à Saint-Nazaire et leur accueil dans des familles ouvrières nazairiennes.
En 1909, Henri Gauthier refuse la direction nationale de la Confédération générale du travail (CGT), c’est son camarade Léon Jouhaux à qui revient alors le poste.
Chaudronnier de marine embarqué, il buvait ses 6 à 9 litres de vin par jour nécessaires pour s’hydrater et tenir le coup dans la salle des machines des navires. Il réalise les dégâts que cette habitude provoque à terre. Il participe au développement de la Croix-Bleue en France.
Membre du Parti ouvrier français depuis ses 16 ans, il constate que les socialistes nazairiens (un temps dirigé par Fernand Pelloutier) collaborent avec la « réaction » (déjà à l’époque). En 1898, Gautier fonde donc un groupe rival allemaniste qui adhérera à la Fédération socialiste de Bretagne.
A partir de 1900, il est candidat socialiste à toutes les élections, se désistant à contre-coeur au second tour pour le candidat Radical. « Les Radis, c’est rose dehors et blanc dedans », disait-il.
Elu conseiller municipal à Saint-Nazaire en 1919, la majorité, non socialiste, le désigne premier adjoint par deux votes successifs, mais il refuse toute collaboration. Il devient conseiller général en 1919 et est réélu en 1922.
Aux législatives de 1924, les armateurs et la direction du Port interdisent à des cargos d’accoster pour empêcher les marins de descendre avant la fermeture du scrutin, le faisant échouer de quelques voix à la députation au profit du social traitre Aristide Briand.
En 1925, quelques mois après sa mort, François Blancho, son fils spirituel emporte la mairie de Saint-Nazaire.
Une rue de Saint-Nazaire porte désormais son nom et son buste surplombe une colonne square Delzieux à Saint-Nazaire avec l’épitaphe :
« La classe ouvrière reconnaissante. »
https://maitron.fr/spip.php?article20357
source : https://bsky.app/profile/christophe-girard.bsky.social/post/3lhonogktpn2x
« Je suis pas peu fier de mon arrière-grand-père. J’ai interrogé la municipalité PS pour savoir s’ils organisaient des commémorations pour ce centenaire. J’attends encore la réponse. La SFIO de Loire inférieure n’est apparemment plus ce qu’elle a été. »